Vous pénétrez maintenant dans ce qui était la chambre de Fernand et de Marcelle Moly.
Cette pièce a la particularité de se situer à un emplacement stratégique de la maison : elle se trouve juste au-dessus de la forge. Il était donc courant que la chaleur produite par le travail de Fernand à la forge remonte et chauffe la chambre des époux. Voilà qui était bien pratique quand ceux-ci devaient ensuite se coucher !
Cela dit, vous pouvez voir sur le sol un objet qui, s’il ne vous est pas familier, peut vous paraître incongru dans ce décor car il ressemble à une luge. Il s’agit en réalité de ce que l’on appelle un « moine ». Le moine est une chaufferette, c’est-à-dire objet que l’on met dans le lit afin de le chauffer avant qu’un individu ne s’y couche.
On y accrochait ou on posait sur son fond plat un récipient contenant les cendres du feu de la pièce principale. Le moine était ensuite posé sur le lit avant d’être recouvert par les draps. Les arceaux qui donnent au moine son apparence de luge maintiennent les draps suffisamment éloignés des cendres pour que celles-ci les chauffent sans les brûler et risquer un départ d’incendie. Le moine tomba en désuétude dans les années 1950 avec le développement d’autres moyens de chauffage et la concurrence de la bouillotte.
À votre droite, vous pouvez voir la machine à coudre qu’utilisait Marcelle Moly pendant ses temps de loisir. Il n’était pas rare de l’y trouver affairée tout en écoutant un accompagnement sonore. Si souvent cet accompagnement provenait du poste de radio derrière le machine à coudre, il pouvait aussi s’agir du gramophone qui se trouve au fond de la pièce.
Inventé à la fin du XIXe siècle, il est assez courant de confondre le gramophone et le phonographe. Voici donc deux traits qui les distinguent. D’abord, le support d’enregistrement d’un gramophone est un disque alors qu’il s’agit d’un cylindre pour le phonographe. Ensuite, le ressort moteur d’un gramophone est remonté par une manivelle tandis que celui d’un phonographe l’est par une clé. Tombé en désuétude vers le milieu du XXe siècle, le gramophone n’en demeure pas moins un outil de divertissement non-négligeable pour les population de la première moitié du XXe siècle.
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